La délinquance a progressé parallèlement à la population ces dix dernières années. Mais en 2012, les faits sont en légère baisse, sauf les cambriolages dans les résidences privées. Le point à l’heure où la surveillance a été renforcée pendant les fêtes et où la Ville recrute un troisième policier municipal.
Challans est doté d’un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). Quel est son rôle ?
Serge Rondeau, maire - La Ville a choisi de se doter d’un CLSPD pour mesurer l’évolution, à la hausse ou à la baisse, de la délinquance : délinquance routière, ainsi qu’atteinte aux biens et aux personnes. En fonction de ses observations, les services de police et de gendarmerie peuvent être appelés à prendre des mesures, pour tendre à ce que les règles soient respectées par tous”.
François Quéméner, directeur général adjoint - “Le CLSPD est allé de pair avec la création de la police municipale, en 2004”.
Comment agit-il concrètement ?
SR - “Deux réunions plénières se tiennent chaque année, avec le sous-préfet, le procureur, les gendarmes, la police municipale, les chefs d’établissement scolaire du secondaire, les services sociaux et jeunesse… Depuis peu, dans un souci d’efficacité, nous avons créé un comité restreint du CLSPD, avec la gendarmerie, le souspréfet, le procureur, nos policiers municipaux et moimême, ce qui nous permet d’aller en détail sur des dossiers plus confidentiels. La gendarmerie a été renforcée pendant les fêtes, notamment autour des commerces, avec des patrouilles en civile et le soutien de gendarmes extérieurs. Le CLSPD peut permettre aux élus de demander des renforts au service de gendarmerie, puisque la brigade couvre un grand secteur, avec les cantons de Challans et Palluau. Un troisième poste de policier municipal est créé pour accompagner le développement de Challans. Il permettra d’être plus présent sur le terrain, du lundi au samedi, voir le dimanche lors d’événements. Nos policiers municipaux ont des horaires décalés, pour que les gens ne prennent pas de repères. Ils seront aussi dotés de deux scooters assez puissants, pour leur donner plus de mobilité. Ils avaient des VTT jusque-là, ce qui pouvait faire sourire certains jeunes en scooter. Là, ils vont moins rire”.
FQ - “Le CLSPD a permis de prendre un arrêté interdisant la consommation d’alcool par des mineurs sur le domaine public, et va permettre d’installer un système de vidéo protection”.
“Un tiers des délinquants sont des mineurs”
Quels sont les faits constatés sur Challans ?
SR - “La délinquance a légèrement baissé en 2012, sauf les atteintes aux biens et cambriolages dans les résidences privées, en légère hausse. Il suffit qu’une petite bande soit arrêtée pour que les chiffres diminuent, jusqu’à la prochaine. C’est difficilement maîtrisable. Ces faits concernent des mineurs et des jeunes majeurs. Certains ont été arrêtés en novembre et sont du secteur de Challans. La délinquance vient aussi de l’extérieur, de la région nantaise notamment. Un tiers des délinquants sont mineurs. Il y a des enquêtes en cours en permanence. Nos administrés ne s’en aperçoivent pas mais un gros travail est fait. Les violences intra-familiales sont en légère hausse , contrairement aux infractions économiques et financières. Important : dans 70% des cas, les auteurs des faits avaient consommé de l’alcool ou des stupéfiants. À noter aussi : le taux d’élucidation des faits augmente de 43%, grâce à la très bonne coordination entre gendarmerie et police municipale. La délinquance a progressé depuis 10-15 ans, parallèlement à la population, mais d’une manière générale, Challans reste une ville calme. Il faut être prudent dans l’analyse des chiffres car un ou deux faits supplémentaires suffisent à plomber un pourcentage. Quinze rétros vandalisés équivalent à quinze faits. Et avec la rumeur, les cambriolages peuvent prendre de l’ampleur et créer une psychose. C’est comme la vitesse, il y a le constat, et le ressenti. Des mesures sont prises pour conserver cette stabilité, parce que notre société n’évolue pas forcément dans le bon sens. La vidéo-protection, à partir du premier trimestre, va nous aider. C’est un système préventif. Quatre emplacements ont été déterminés dans des lieux de passage : places de Gaulle, Aristide Briand, Saint-Antoine et rue Carnot au carrefour de la Poste. Et onze points supplémentaires ont été répertoriés pour y mettre rapidement des caméras en cas de problème, à des établissements scolaires, zones commerciales et entrées de ville”.
Comment travaillez-vous avec la gendarmerie et la police municipale ?
SR - “Nous sommes en relation permanente. Je les contacte souvent le weekend, pas seulement pour faire un point mais pour attirer leur attention sur quelque chose qui me paraît bizarre, ce que chaque citoyen peut faire lui aussi. 9,9 fois sur 10, ça ne servira à rien, mais pour le reste, il se peut que…”
FQ - “La gendarmerie s’occupe des faits de délinquance, et la police municipale exerce les pouvoirs de police municipale du maire : respect des arrêtés municipaux, stationnement, animaux errants, gens du voyage, vacations funéraires… C’est plus une police de proximité. Les deux se rejoignent sur certains faits de délinquance”.
Propos recueillis par Magali Dupont.